A group of young Japanese students in a school setting, looking at their phones with indifferent expressions, highlighting a cultural shift. The background shows a blend of traditional and modern Japanese elements, symbolizing the contrast between tradition and modernity.

Pourquoi les jeunes Japonais s’embrassent-ils moins qu’avant ?

Une pratique de moins en moins courante

Au Japon, l’entrée dans la vie amoureuse et sexuelle se fait à un rythme différent du reste du monde, où les jeunes expérimentent de plus en plus tardivement les gestes d’affection. Selon une enquête récente de l’Association japonaise pour l’éducation sexuelle, seulement un quart des lycéens japonais ont déjà échangé un baiser sur la bouche. Ce chiffre contraste nettement avec la situation dans d’autres pays développés.

Cet article explore les différentes raisons qui expliquent pourquoi s’embrasser est devenu moins fréquent chez les jeunes Japonais. Cela ne concerne pas seulement un déclin dans la fréquence des baisers, mais reflète un changement plus large dans la façon dont les jeunes perçoivent les relations intimes et leur propre sexualité.

L’impact de la pandémie de COVID-19

L’une des raisons de cette tendance est la crise du COVID-19 et ses multiples impacts. Les fermetures d’écoles et les mesures de distanciation sociale ont perturbé les interactions normales entre les élèves. Alors que le monde entier a dû s’adapter à de nouvelles normes sociales, les jeunes Japonais ont été particulièrement touchés, car les restrictions les ont coupés des occasions de contact physique habituelles.

Ces mesures sanitaires ont eu un effet direct sur la sociabilité des étudiants, influençant leur approche des relations intimes. Le sociologue Yusuke Hayashi suggère que cette période de restrictions a renforcé une tendance émergente où les jeunes préfèrent éviter les contacts physiques qu’ils considèrent comme non essentiels.

Un phénomène antérieur à la pandémie

Il est important de noter que ce désintérêt pour les échanges physiques ne date pas uniquement de la pandémie. Déjà avant cela, la jeunesse japonaise commençait à se détourner des relations physiques traditionnelles. Le terme « herbivores » a été inventé pour décrire des Japonais qui manifestent peu d’intérêt pour la sexualité traditionnelle. Ces jeunes considèrent souvent les démarches telles que le baiser comme « mendokusai », ou fastidieuses.

L’évolution des comportements sexuels au Japon se manifeste dans les chiffres : seulement 15% des jeunes filles et 12% des garçons de moins de 18 ans rapportent avoir eu des rapports sexuels. Cela contraste fortement avec les taux observés dans d’autres pays similaires.

Une approche différente de la sexualité

Cependant, ce recul de l’intérêt pour les gestes d’affection traditionnels ne signifie pas un désintérêt complet pour la sexualité. En fait, les jeunes Japonais montrent un intérêt croissant pour d’autres formes d’expression sexuelle, comme la masturbation, qui a vu son taux augmenter dans toutes les catégories démographiques.

Les raisons derrière cela peuvent être attribuées à une exposition accrue aux médias et contenus sexuels, tels que les mangas et autres formes de divertissement, qui influencent les perceptions et les comportements des jeunes. Pour eux, ces formes de sexualité peuvent sembler plus attirantes que les relations interpersonnelles, considérées comme exigeantes ou compliquées.

Les efforts pour inverser la tendance

Ce changement de comportement inquiète les autorités japonaises, qui s’efforcent de réengager les jeunes envers la vie sexuelle traditionnelle. Diverses initiatives ont été lancées pour encourager les jeunes à redécouvrir l’importance du contact physique et des relations intimes.

Par exemple, la société japonaise Tenga, connue pour ses produits dédiés au plaisir sexuel, a innové avec sa gamme Caressa, conçue pour promouvoir des interactions physiques plus fréquentes. Récemment, ils ont introduit des compléments alimentaires destinés à réduire les odeurs corporelles et favoriser ainsi les rapprochements physiques.

En conclusion, le déclin du baiser chez les jeunes Japonais s’inscrit dans un contexte culturel et social complexe, influencé par des facteurs sanitaires et des transformations sociétales profondes. Comprendre ces dynamiques est crucial pour adapter l’éducation sexuelle et les initiatives culturelles à cette nouvelle réalité.

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