À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le Premier Ministre a annoncé une nouvelle série de mesures visant à lutter contre le fléau de la soumission chimique. Parmi ces mesures, l’expérimentation du remboursement de kits individuels permet de détecter rapidement une soumission chimique. Cette initiative représente une avancée significative pour les droits et la sécurité des victimes potentielles.
Un Pas en Avant pour la Détection et la Prévention
Lors de cette annonce, le Premier Ministre a souligné l’importance de permettre aux victimes un accès plus facile aux outils nécessaires pour prouver une soumission chimique. Ces kits, disponibles prochainement dans plusieurs départements, seront remboursés par l’Assurance Maladie. « Nous allons expérimenter le remboursement par l’Assurance Maladie dans plusieurs départements de kits individuels permettant de détecter une soumission chimique pour améliorer la prise en charge des potentielles victimes » a-t-il déclaré.
La soumission chimique, selon le Conseil national de l’Ordre des médecins, consiste à administrer une substance psychoactive à une personne à son insu, altérant ainsi son comportement ou sa conscience. Cette pratique, tristement connue dans le cadre des agressions sexuelles, justifie la nécessité de ces mesures.
Une Campagne de Sensibilisation et de Soutien
Outre la mise à disposition des kits, le gouvernement, en collaboration avec l’association M’endors pas, lance une campagne d’information pour sensibiliser le grand public aux dangers de la soumission chimique. Les pharmacies afficheront les numéros et adresses utiles pour contacter le Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances.
Salima Saa, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a annoncé la création d’une plateforme d’écoute dédiée. Cette plateforme, accessible prochainement, fournira des conseils pratiques, comme les établissements de soins où se rendre et les procédures à suivre en cas de suspicion de soumission chimique.
Retour d’Expérience des Victimes
Cette initiative a reçu un accueil favorable de la part de Sandrine Josso, députée et victime de soumission chimique. Elle souligne que ces kits permettront de créer un « parcours de soins fléché » pour les victimes. Cela inclut l’accès à la preuve nécessaire pour que les analyses de sang, d’urine, et si besoin, de cheveux soient interprétées par des experts en toxicologie.
« Parfois, il est trop tard pour pouvoir prouver la soumission chimique et on ne sait pas ce qu’on doit faire pour obtenir des preuves, » a-t-elle commenté, insistant sur l’importance de telles initiatives pour sécuriser les parcours de soins et l’accès à la justice.
Faciliter le Dépôt de Plaintes
La possibilité de déposer plainte directement à l’hôpital est une autre mesure en cours de généralisation. En collaboration avec les services d’urgence et de gynécologie, cette mesure vise à éliminer les obstacles administratifs pour les victimes de soumission chimique. Les hôpitaux devront être en mesure de contacter directement les autorités pour enregistrer les plaintes.
Avant fin 2025, chaque département sera équipé d’une maison des femmes, renforçant ainsi le soutien aux victimes de violences conjugales et facilitant le processus de dépôt de plainte. L’aide universelle d’urgence, lancée en 2023, verra son budget augmenter de 13 à 20 millions d’euros pour apporter un soutien financier immédiat aux victimes quittant leur domicile violent.
Conclusion
En offrant aux victimes de soumission chimique des ressources pour leur défense et leur protection, ces mesures représentent un pas important vers l’amélioration de leur prise en charge. Le chemin vers une société sûre et équitable est long, mais chaque initiative compte pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes et tous autres types de violences.