Confrontation des Violences Sexistes et Sexuelles dans le Milieu Scientifique
L’égalité des genres dans les milieux scientifiques et technologiques représente une préoccupation croissante. Face à ce défi, la Fondation L’Oréal et l’Université de Genève ont mis en lumière un instrument révélateur et didactique : un violentomètre, spécialement conçu pour identifier et évaluer l’étendue des violences de genre. Cet outil innovant a été présenté le 14 mars et se veut un catalyseur de prise de conscience pour les victimes, témoins et auteurs de ces agissements discriminatoires.
Un Diagnostic des Violences par le Violentomètre
L’outil émane des travaux de la chercheuse Giorgia Magni, membre de l’équipe Genre-Rapports Intersectionnels, Relation Educative (G-RIRE) de l’Université de Genève. Le violentomètre se caractérise par un système chromatique, allant du vert au rouge, afin de classer les environnements professionnels, des plus sains aux plus préjudiciables. L’objectif est double : permettre à chacun de positionner son propre cadre de travail sur l’échelle des violences sexistes et sexuelles, mais également de sensibiliser l’entourage professionnel aux différents degrés de violence.
Les Manifestations de Discrimination Mises en Lumière
Un spectre varié de comportements discriminatoires est répertorié par ce dispositif. Les données et témoignages recueillis mettent en évidence des pratiques telles que la dévalorisation des capacités professionnelles des femmes, leur invisibilisation au sein des tâches assignées et même des obstacles à leur avancement de carrière. Des attitudes plus subtiles comme les stéréotypes liés à la vie privée, l’assignation à des tâches dites féminines ou l’exposition à un matériel à connotation sexuelle figurent également sur la liste des pratiques répréhensibles. Ces dernières, bien que considérées moins graves que les violences physiques, peuvent s’avérer tout autant nuisibles lorsqu’elles persistent.
L’Impact et les Limites du Violentomètre
Le violentomètre n’est pas une panacée, mais il constitue un pas significatif vers la sensibilisation aux violences de genre dans l’univers scientifique. Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal, souligne l’importance de cet outil pour encourager les femmes à reconnaître et à nommer les violences qu’elles subissent, ébranlant ainsi les fondements d’un statu quo qui a trop longtemps favorisé le silence. Giorgia Magni complète cette perspective en insistant sur la nécessité d’une démarche globale qui inclut une formation approfondie et un engagement ferme des dirigeants à instaurer des politiques de tolérance zéro et des mécanismes de signalement et de suivi des plaintes.
Le Violentomètre : Entre Résurgence et Adaptation
Initialement développé au Mexique et introduit en France après le mouvement MeToo, le violentomètre était d’abord axé sur la sensibilisation aux violences conjugales. Suite à son succès et sa pertinence, il a été ajusté pour adresser d’autres formes de violences sexistes, spécifiquement dans le milieu professionnel. Sa capacité d’adaptation démontre sa pertinence comme outil de mesure et de prise de conscience dans la lutte contre les diverses manifestations de violences de genre dans notre société.
Couleur | Niveau de Violence |
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Vert | Environnements professionnels sains |
Jaune | Situations inconfortables |
Rouge | Cas graves de harcèlement et d’agressions sexuelles |