Avec l’effervescence attendue lors des prochains Jeux Olympiques de Paris, prévus du 26 juillet au 11 août, la Ville de Paris intensifie ses efforts pour contrecarrer un fléau urbain qui prend de l’ampleur : le harcèlement de rue. Les rues, foisonnant d’une population plus dense et d’une atmosphère festive accentuée par la consommation d’alcool, peuvent malheureusement devenir le théâtre d’incidents déplaisants pour les passants. C’est dans ce cadre que la capitale met à l’honneur deux applications françaises, The Sorority et Umay, dans le combat contre ce phénomène.
Le réseau d’entraide sororal The Sorority
Fondée en 2020 par Priscillia Routier-Trillard, The Sorority est une application innovante conçue pour offrir assistance et sécurité à ses utilisatrices. Grâce à une fonctionnalité de géolocalisation, les membres de l’application peuvent s’identifier et être identifiés par les cinquante utilisatrices les plus proches en cas de situation dangereuse ou inconfortable. Avec déjà plus de 90,000 inscriptions, The Sorority a établi un réseau solide d’entraide féminin. Il est important de souligner que cette plateforme permet également une connexion directe avec les services de police si nécessaire – une reconnaissance officielle de la part du ministère de l’Intérieur en témoigne depuis le 8 mars dernier.
Umay : Une vigilance collaborative
Pauline Vanderquand a également pris part à cette lutte en lançant Umay en 2019. Comptant plus de 75,000 abonnés, dont près de 20,000 situés dans la région parisienne, Umay partage un objectif similaire à celui de The Sorority – renforcer la sûreté des usagers en déplacement. Outre la géolocalisation et l’indication de trajet pour une vigilance partagée, Umay se distingue par son initiative de répertorier des « safe places » : bars, cafés, restaurants et autres commerces certifiés comme refuges en cas d’urgence. Ce réseau sécuritaire continue de s’étendre, grâce notamment à un partenariat récent avec la Française des jeux pour intégrer un grand nombre de bar-tabac-presse avant le coup d’envoi des JO.
Le harcèlement de rue en chiffres
| Enquête | Population sondée | Pourcentage |
|---|---|---|
| Yougov 2022 | Femmes sondées | 57% |
| Paris Région 2019 | Franciliennes | 93.5% |
La persistance du harcèlement de rue en France est confirmée par de récentes études. Une enquête Yougov de mars 2022 révèle que plus de la moitié des femmes interrogées (57 %) changeaient de trottoir par crainte, et une sur deux a été victime d’agression verbale. En Île-de-France, la situation est alarmante, avec 93,5 % des femmes rapportant des agressions sexistes ou sexuelles dans les transports publics. Ces chiffres illustrent un environnement parfois hostile, justifiant l’importance accrue des initiatives anti-harcèlement.
