La prudence préconisée par un nouveau rapport sur la transidentité au Royaume-Uni
Un débat sociétal important se poursuit au Royaume-Uni, où un rapport récemment publié met en garde contre les interventions précipitées concernant les soins aux personnes transgenres, en particulier chez les adolescents. Ce rapport, commandé par le National Health Service (NHS), survient après la fermeture controversée en 2023 de l’hôpital Tavistock, qui comprenait le Gender Identity Development Service (GIDS), le seul service public britannique dédié à la prise en charge des mineurs souffrant de dysphorie de genre.
La fermeture de cet établissement fait suite à des rapports alarmants dénonçant la prescription hâtive de bloqueurs de puberté, parfois après seulement une ou deux consultations. En conséquence, le NHS a imposé des restrictions sévères sur la prescription de ces médicaments à partir du 1er avril, limitant leur usage aux cas de puberté précoce uniquement.
Des orientations pour l’avenir des soins en transidentité
Le rapport émane de la pédiatre Hilary Cass, qui recommande notamment la création de centres régionaux pour remplacer le GIDS. Ces centres auraient un rôle crucial dans l’évaluation globale des jeunes, tenant compte de leur développement neurologique et de leur santé mentale, y compris en ce qui concerne les troubles du spectre autistique. Le document met l’accent sur un encadrement rigoureux par des professionnels de différents domaines, comme l’endocrinologie et la psychiatrie, avant d’envisager toute intervention médicale ou chirurgicale.
Avec une approche fondée sur la précaution, le rapport suggère qu’une justification clinique doit être clairement établie avant de fournir des hormones à des jeunes personnes transgenres, notamment avant la majorité.
L’adolescence, une période critique
Le Pr Bruno Deval, un chirurgien gynécologique expert dans la chirurgie pelvienne transgenre à Paris, soutient fermement le besoin d’un suivi spécifique pour les jeunes patients transgenres. Dans sa clinique, la transition de genre est accompagnée par plusieurs spécialistes pour assurer une prise en charge adéquate et prudente.
Pour le spécialiste, l’adolescence représente une contre-indication absolue pour les opérations de changement de sexe. Il préconise d’attendre la fin de cette période de bouleversements avant de discuter d’une éventuelle intervention chirurgicale, une position en adéquation avec les conclusions du rapport de Hilary Cass.
Cet appel à la prudence résonne avec les recommandations internationales où l’évaluation des avantages et des risques est primordiale, une considération particulièrement délicate au moment où les jeunes sont confrontés à des décisions potentiellement irréversibles qui auront des conséquences à long terme.