Le sujet du consentement est un enjeu sociétal d’envergure qui continue de susciter de vives discussions et analyses, surtout chez les jeunes générations. Une récente enquête lancée par l’application de rencontre Bumble en collaboration avec l’institut YouGov soulève des problématiques préoccupantes. Selon cette étude, une part significative de la génération Z éprouve une réticence à exprimer leur droit de refuser des avances sexuelles par peur de décevoir leur partenaire ou de briser le charme spontané des relations amoureuses.
Perception du consentement chez les jeunes
Si l’importance du consentement semble acquise en théorie, la pratique révèle des lacunes considérables. Malgré une prise de conscience globale, avec 92% des sondés reconnaissant le consentement comme pierre angulaire d’une relation saine, l’intégration effective de ce principe essentiel dans la vie sexuelle des 18-24 ans demeure laborieuse. Près de deux tiers de ces jeunes adultes avouent craindre d’exprimer leur veto vis-à-vis d’un partenaire dans un contexte intime.
Éducation et information sur le consentement
L’enquête met également en lumière le déficit d’information et d’éducation concernant le consentement sexuel. Les données collectées indiquent que 51% des jeunes adultes regrettent le manque d’accès à une information claire et complète sur la question du consentement. Cet aspect est crucial, étant donné que l’absence d’une éducation adéquate sur le sujet peut mener au silence et à l’ambiguïté, nuisibles dans les relations de couple.
Répercussions du manque de consentement
La réticence à aborder le sujet du consentement et à fixer ses propres limites peut également conduire à des situations où l’un des partenaires se sent obligé de se conformer aux désirs de l’autre par devoir conjugal, une notion qui, bien qu’elle soit de plus en plus contestée, perdure dans l’esprit collectif. Ceci se matérialise de manière alarmante, avec 24% des 18-24 ans ayant déjà senti une pression implicite pour satisfaire sexuellement leur partenaire.
Le consentement, une affaire de tous
La docteure Aurore Malet-Karas, neuroscientifique et sexologue, insiste sur le fait que les femmes demeurent les premières impactées par les mythes autour du consentement, souvent élevées avec la pression de plaire et de ne pas décevoir. Cependant, un changement de perspective s’impose : le consentement doit être une responsabilité partagée pour prévenir toute forme de violence sexuelle et favoriser une relation authentique et épanouissante.
Tranche d’âge | Pourcentage craignant de dire non | Pourcentage ayant senti une obligation sexuelle | Pourcentage regrettant le manque d’information sur le consentement |
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18-24 ans | 63% | 24% | 51% |
Général | – | 14% | – |