La Disparition du Baiser : Un Phénomène Étonnant chez les Jeunes Japonais

Il est fascinant de constater comment certaines pratiques culturelles évoluent avec le temps, et c’est précisément ce qui se passe actuellement au Japon avec le geste d’embrasser. Une récente enquête menée par l’Association japonaise pour l’éducation sexuelle révèle une tendance surprenante : les jeunes Japonais échangent de moins en moins de baisers. Cette étude, qui a interrogé plus de 12 000 étudiants à travers le pays, montre que seulement un quart d’entre eux ont déjà osé franchir ce pas simple mais significatif dans les relations humaines.

Une inititation sexuelle tardive

Au Japon, l’accès à la sexualité semble se faire à un rythme plus lent comparé à celui vécu ailleurs dans le monde. Les lycéens japonais, en particulier, montrent une activité sexuelle réduite par rapport à leurs homologues internationaux. Cela peut être attribué à de nombreux facteurs culturels, sociaux et éducatifs qui influencent la manière dont la jeunesse japonaise aborde la sexualité et les gestes d’affection en général.

Résultats de l’enquête

Selon l’enquête de l’Association japonaise pour l’éducation sexuelle, il a été observé que seuls 22,8% des garçons ont déjà échangé un baiser, un chiffre en réduction par rapport à des périodes antérieures. Les filles, quant à elles, sont légèrement plus aventureuses avec un taux de 27,5% de celles ayant embrassé leur partenaire. Néanmoins, ces chiffres, bien qu’en légère progression pour les filles, représentent une baisse notable par rapport aux statistiques précédentes de 2017.

Impact de la pandémie de Covid-19

Un des facteurs critiques soulignés par le sociologue Yusuke Hayashi est l’impact de la pandémie de Covid-19. La fermeture des écoles et les mesures de distanciation sociale ont engendré une réduction des interactions en personne, ce qui a pu contribuer à cette baisse des contacts physiques, y compris les baisers. Toutefois, ce désengagement physique semblait déjà amorcé avant la pandémie, selon des observations sociétales et des études antérieures.

Le phénomène des « herbivores »

Le terme « herbivores », popularisé par la chroniqueuse Maki Fukasawa, désigne des individus qui montrent peu d’intérêt pour les relations sexuelles et amoureuses. Cette tendance semble être en augmentation parmi la jeunesse nippone, pour qui les relations intimes peuvent être perçues comme une source de tracas ou de désintérêt. Ce phénomène reflète une vision plus large de la sexualité et des relations interpersonnelles au Japon, où la pression sociale et les priorités personnelles peuvent varier considérablement par rapport à d’autres cultures.

Des pratiques alternatives en progression

Malgré la baisse de la pratique du baiser, la sexualité ne disparaît pas pour autant. Une augmentation notable des pratiques de masturbation chez les adolescents a été documentée, notamment influencée par les médias numériques et les mangas. Cette orientation sexuelle pourrait être liée à une accessibilité plus aisée aux contenus à caractère sexuel ainsi qu’à une exploration différente de la sexualité, indépendante de la présence d’un partenaire.

Réactions des autorités et initiatives

Les autorités japonaises expriment une certaine inquiétude face à cette situation, craignant les répercussions potentielles sur le taux de natalité et le maintien de relations saines. Des initiatives gouvernementales et privées voient le jour dans le but de stimuler l’intérêt pour les interactions physiques et la sexualité, en visant notamment les jeunes générations. L’entreprise japonaise Tenga, connue pour ses articles de sex-shop, a même lancé de nouveaux produits destinés à améliorer l’expérience de contact physique, dans un effort pour raviver l’intérêt pour les relations interpersonnelles.

Un avenir incertain mais ouvert

Cette évolution des pratiques sexuelles chez les jeunes Japonais soulève des questions intéressantes sur la manière dont les normes culturelles continuent de se transformer face à des influences mondiales et locales. Alors que certaines pratiques comme le baiser semblent s’estomper, d’autres formes d’expression sexuelle et personnelle continuent d’émerger, reflétant la complexité des dynamiques culturelles contemporaines au Japon. Le futur de la sexualité japonaise ne peut être prédit, mais il restera sans doute un domaine fascinant pour l’observation et la recherche.

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