Le combat pour la justice et la protection des enfants prend une tournure troublante pour de nombreuses mères à travers le monde. Un terme jadis utilisé par divers systèmes juridiques, le « syndrome d’aliénation parentale » (SAP), a récemment été dénoncé comme une fraude pseudo-scientifique, mais il continue d’affecter profondément les décisions judiciaires concernant la garde des enfants.
Une Armes en Justice: Le SAP
Le syndicat observé utilisé pour discréditer les allégations d’abus sexuels sur les enfants porte un triste héritage. Inventé dans les années 1980 par le psychiatre Richard Gardner, le SAP postulait qu’un enfant pouvait être conditionné par un parent pour rejeter l’autre. Cette idée a été rapidement adoptée par de nombreux avocats pour défendre les accusés dans des affaires de violences sexuelles.
La Voix des Victimes Réduite au Silence
De nombreuses mères, comme Sandra, ont souffert de l’invocation de ce faux syndrome. Accusée de manipuler son enfant pour s’en prendre à son ex-conjoint, Sandra a perdu la garde de son enfant, lequel a été confié au père malgré les accusations d’abus. « Ils m’ont traitée de folle », témoigne-t-elle, alors qu’elle cherchait simplement à protéger son fils.
Le recours au SAP ne s’arrête pas seulement aux portes des tribunaux colombiens. Il a été observé dans des affaires en Amérique latine, en Europe, et même aux États-Unis. Partout, l’enjeu est similaire: discréditer les allégations d’abus pour préserver l’autorité du père sur l’enfant, souvent au détriment de la sécurité et du bien-être de ce dernier.
Condamnation Internationale
La reconnaissance croissante de l’absurdité scientifique du SAP a conduit à de nombreuses condamnations. Des entités internationales telles que l’ONU, le Parlement européen, et l’Organisation des États Américains ont publiquement dénoncé son utilisation, y voyant une atteinte aux droits des femmes et un outil de répression de leur voix en justice.
Le cas colombien, où le Tribunal Constitutionnel a interdit l’utilisation du SAP comme argument juridique, constitue un précédent marquant. La Cour a explicitement signalé les dangers que représente ce faux syndrome pour la sécurité des victimes de violences intracouples.
La Peur Persistante chez les Mères
La peur que cette pratique a instillée demeure bien réelle. Pour des mères comme Camila, accusée elle aussi de SAP, la bataille contre les faux diagnostics dispose encore d’un long chemin à parcourir. « Il y a une mafia », déclare-t-elle en rétrospective, soulignant un système entaché de favoritisme où les mères voient leur identité de mère saine d’esprit remise en question.
Certains experts juridiques et médecins continuent de réfuter les revendications scientifiques du SAP. Ils insistent sur le fait que le SAP ne satisfait pas aux critères cliniques requis pour une condition psychologique valide et sert plutôt de subterfuge pour influencer les verdicts de garde au mépris des preuves d’abus.
Un Appel à la Réforme
Les événements récents ont galvanisé des mouvements de droits civiques et de femmes pour réformer le cadre légal entourant la garde des enfants. Des pressions s’exercent sur les institutions légales et médicales pour abolir toute référence au SAP dans les affaires judiciaires et sensibiliser davantage aux véritables dynamiques familiales faisant suite à des allégations de violence.
Les militants soutiennent la nécessité de structures judiciaires plus compréhensives et informées pour évaluer correctement les allégations d’abus sans succomber à des pseudo-sciences néfastes.
Restauration de la Dignité
Pour Sandra, la victoire en appel et la restitution de la garde de son enfant sont à la fois un soulagement et un rappel poignant des dangers d’une justice mal informée. Elle appelle à une mobilisation plus vaste pour protéger les mères à travers le monde des conséquences dévastatrices d’accusations injustes.
L’histoire du SAP souligne cruellement comment certaines pratiques juridiques peuvent invisibiliser des plaintes légitimes et comment le besoin de réforme devient vraiment urgent pour promouvoir une protection équitable pour tous les enfants.