« La pornographie chez les ados : un problème inquiétant ».

La pornographie chez les ados : un problème préoccupant

Les adolescents sont de plus en plus nombreux à consulter des sites pornographiques, ce qui est un phénomène préoccupant, d’après une étude de l’ARCOM. Les résultats sont alarmants, avec près de 2,3 millions de mineurs fréquentant ces sites pour adultes tous les mois. De plus, le nombre de mineurs visitant ces sites augmente constamment. Alors que le nombre de mineurs visitant ces sites était de 1,6 million en septembre 2017, il est passé à 2,2 millions en novembre 2022, soit une augmentation de 36 % en 5 ans.

Les jeunes de plus en plus tôt exposés à la pornographie

La consultation de masse chez les jeunes est un phénomène de plus en plus préoccupant. Les chiffres montrent que les jeunes entre 16-17 ans consultent le plus de contenu pornographique (65% chez les garçons et 31% chez les filles). Toutefois, les mineurs sont de plus en plus jeunes, comme le montrent les résultats de l’étude. Ainsi, 21% sont des garçons entre 10 et 11 ans ; 51% sont des garçons et 31% sont des filles entre 12 et 13 ans ; 59% sont des garçons et 29% des filles entre 14 et 15 ans. De même, les garçons de 10-11 ans y passent en moyenne près de 40 minutes par mois. Pour les mineurs âgés entre 12-13 ans, ils y passent en moyenne 1 heure par mois (57 min pour les garçons et 49 min pour les filles).

Le porno, pas une éducation sexuelle appropriée pour les mineurs

La pornographie est souvent assimilée à une éducation sexuelle dans les pays où celle-ci n’est pas dispensée de manière adéquate à l’école ou à la maison. Le risque est de voir les jeunes s’identifier à ce qu’ils voient dans ces films et d’en tirer des conclusions erronées sur le sexe ou sur la manière de traiter les femmes. Les films pornographiques contiennent également de nombreux actes violents à l’égard des femmes (88 %), ce qui contribue à la culture du viol et renforce la haine sexiste et raciste. Les parents et les responsables de l’éducation ont besoin de dialoguer avec les jeunes sur les dangers de la pornographie et sur la manière de traiter les autres de manière respectueuse. Des programmes d’éducation sexuelle complets dans le milieu scolaire pourraient également aider à prévenir les abus sexuels.

Des mesures pour lutter contre la consultation des sites pornographiques par les jeunes

L’ARCOM s’assure que l’interdiction d’accès aux sites pornographiques soit respectée, mais le nombre de sites requis est impressionnant (179 sites étudiés). En effet, Pornhub est le site préféré des mineurs depuis 2017 (500 000 en septembre 2017 et 1,4M en novembre 2022). Le filtrage par carte bancaire est l’une des solutions possibles, mais l’ARCOM travaille actuellement en collaboration avec la CNIL pour trouver le meilleur moyen de filtrer à distance l’accès des mineurs à ces sites, tout en respectant les restrictions de la protection des données et du double anonymat. Entre temps, l’association “Osez le féminisme !” exige que l’État fasse appliquer la loi et bloquent les sites qui enfreignent l’interdiction.

Les chiffres de la consultation des sites pornographiques chez les ados
Groupe d’âges % de mineurs visitants des sites pour adultes Temps de visite mensuel moyen
10-11 ans 21% 40 min
12-13 ans 51%garçons et 31% filles 57 min pour les garçons et 49 min pour les filles
14-15 ans 59% garçons et 29% filles n/d
16-17 ans 65% garçons et 31% filles n/d

Bien distinguer porno et sexualité réelle : les conseils d’Eve O

La pornographie est omniprésente dans notre société, et sa consommation est devenue courante. Pourtant, il est important de bien distinguer le porno de la sexualité réelle. Eve O, sexologue et éducatrice sexuelle, nous donne ses conseils pour éviter les confusions et les dérives.

Le porno, une représentation fantasmée de la sexualité

Le porno est avant tout une représentation fantasmée de la sexualité, visant à susciter le désir et l’excitation chez le spectateur. Les pratiques sexuelles présentées ne reflètent pas la réalité et peuvent même être dangereuses si reproduites. Il est donc important de ne pas confondre ces représentations avec celles de la sexualité réelle.

Les risques de la consommation excessive de porno

La consommation excessive de porno peut avoir des conséquences néfastes sur l’estime de soi, la confiance en soi, et la perception de la sexualité réelle. Elle peut également contribuer à la désensibilisation à la violence, à la misogynie et à l’objectification des femmes. Il est donc important de prendre conscience des risques liés à cette consommation.

Conseils pour une sexualité réaliste et épanouissante
1. Prendre le temps d’explorer son propre corps et ses sensations
2. Communiquer avec son partenaire pour exprimer ses besoins et ses envies
3. Ne pas avoir peur d’expérimenter, tout en respectant les limites et les désirs de son partenaire
4. Utiliser la pornographie de manière responsable, en la considérant comme une source d’inspiration plutôt que comme un modèle à reproduire

Une éducation sexuelle pour mieux comprendre la sexualité réelle

Pour mieux comprendre la sexualité réelle et éviter les confusions avec le porno, il est important de recevoir une éducation sexuelle adaptée. Des cours d’éducation sexuelle peuvent être dispensés à l’école, ou bien des professionnels de la santé peuvent être consultés pour répondre aux questions ou accompagner les personnes dans leur parcours sexuel.

Conclusion

La pornographie ne doit pas être considérée comme un modèle à reproduire dans la sexualité réelle, mais plutôt comme une représentation fantasmée de cette dernière. Pour éviter les confusions et les dérives, il est important de développer une culture sexuelle réaliste et épanouissante, en explorant son propre corps, communiquant avec son partenaire, et ayant recours à une éducation sexuelle adaptée.

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