L’asphyxie érotique, également connue sous le terme anglais « choking », est une pratique sexuelle qui gagne en popularité, notamment chez les jeunes adultes. Souvent associée à l’univers du BDSM, elle consiste à appliquer une pression sur le cou du partenaire durant l’acte sexuel, dans le but de restreindre partiellement l’afflux sanguin et l’oxygène, augmentant ainsi l’intensité du plaisir au moment de l’orgasme en provoquant des sensations de vertige et d’euphorie.
Une tendance influencée par la culture populaire
Ces dernières années, la culture populaire a joué un rôle majeur dans la démystification et la normalisation de diverses pratiques sexuelles. Avec l’explosion des romans érotiques et leur adaptation cinématographique, les discussions autour des pratiques autrefois jugées taboues sont devenues plus courantes, encourageant de nombreux couples à explorer de nouvelles sensations. Cette visibilité accrue a notamment permis aux pratiques issues du BDSM, comme le « rough sex » (dont fait partie l’asphyxie érotique), de pénétrer les chambres à coucher des couples au profil traditionnellement « vanille ».
Popularité croissante chez les jeunes
Il est révélateur de constater que l’âge moyen des premières expériences d’asphyxie érotique se situe désormais autour de 19 ans, d’après une étude américaine de 2022. Cette pratique attire de plus en plus les jeunes, intrigués par la promesse de sensations intenses et par la curiosité d’expérimenter les limites de leur plaisir.
Une enquête australienne menée en 2024 a souligné que parmi les jeunes adultes âgés de 18 à 35 ans, 57 % avaient déjà expérimenté l’asphyxie érotique. La pratique est majoritairement initiée par des hommes, mais elle est également adoptée par 61 % des femmes interrogées, soulignant ainsi l’intérêt croissant pour ces expériences.
Les risques pour la santé cérébrale
Malgré sa popularité, l’asphyxie érotique présente de sérieux dangers pour la santé, même lorsqu’elle est pratiquée par des individus expérimentés et avec le consentement des deux parties. Le principal risque réside dans les dommages cérébraux potentiels. Une étude parue en 2025 dans « The Journal of Sexual Medicine » souligne que cette pratique pourrait être à l’origine de lésions cérébrales à long terme. En comparant les analyses biologiques de groupes de femmes adeptes de cette pratique à celles ne l’ayant jamais tentée, les conclusions ont montré des différences inquiétantes.
Les femmes pratiquant fréquemment l’asphyxie érotique présentaient des signes de neuro-inflammations, susceptibles de conduire à des accidents vasculaires cérébraux (AVC). En fait, cette pratique pourrait être la deuxième cause d’AVC chez les femmes de moins de 40 ans, ce qui souligne l’importance de la sensibilisation sur ses dangers potentiels.
Une pratique pouvant laisser des séquelles physiques et psychologiques
Au-delà des conséquences sur la santé cérébrale, l’asphyxie érotique peut laisser des traces physiques et psychologiques. Les marques physiques, telles que des ecchymoses sur la peau dues à la pression, sont relativement communes. Cependant, des dommages plus graves comme ceux affectant les vaisseaux sanguins, le larynx ou la trachée sont également possibles si l’intensité est mal gérée.
Psychologiquement, la pratique peut être traumatisante. Même si elle est consentie, l’expérience de perte temporaire de contrôle peut être déconcertante et laisser des séquelles émotionnelles durables. Cette dimension psychologique est souvent sous-estimée par ceux qui s’engagent dans cette pratique sans être pleinement informés des risques encourus.
Les conséquences ultimes : la mort et les méfaits sous-estimés
L’une des réalités les plus sombres de l’asphyxie érotique est son potentiel létal lorsqu’elle n’est pas maîtrisée. En cas de mauvaise manipulation, ou lorsque des objets comme les cordes sont utilisés sans expertise, le risque de décès est alarmant. Cette pratique représente 88 % des causes de décès dans les jeux BDSM consensuels, comme le souligne une étude publiée dans l' »International Journal of Legal Medicine ».
Malgré une perception commune la décrivant comme une simple « pratique excitante » ne nécessitant pas de précaution ou de consentement renouvelé, chaque session de strangulation comporte des dangers réels. La méconnaissance de ces risques et la banalisation de l’acte contribuent à un tableau préoccupant de son utilisation croissante.
Il est crucial pour quiconque envisage de se livrer à des pratiques d’érotisme asphyxique de s’informer entièrement des risques. La communication avec le partenaire, l’établissement de limites claires et l’acquisition de connaissances sont essentiels pour garantir la sécurité et le bien-être de tous les participants. En fin de compte, le plaisir ne devrait jamais compromettre la santé de manière irréversible.