L’imaginaire collectif entourant les sportifs de haut niveau est souvent peuplé de mythes et d’idées reçues concernant leur sexualité. À l’approche des Jeux Olympiques de 2024, ces croyances méritent d’être revisitées à la lumière des éléments apportés par Carole Maître, gynécologue et médecin du sport à l’INSEP, lors d’une récente intervention sur Radio France.
Quid de la sexualité des athlètes d’élite ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les athlètes d’élite n’affichent pas une sexualité hors normes. Selon une étude citée par la spécialiste, la fréquence de rapports sexuels des sportifs correspond à celle observée dans la population générale de leur tranche d’âge. De plus, bien que l’exercice physique intense soit perçu comme un stimulant de la libido, il apparaît que certains sports peuvent légèrement impacter celle-ci dans le sens inverse, notamment en cas de perte excessive de masse grasse pouvant affecter les niveaux de testostérone chez les hommes. Ainsi, loin de l’image du compétiteur infatigable, un sportif peut très bien avoir une soirée reposante sans rechercher à atteindre des performances sous les draps.
Le désir et la performance sportive
La relation entre frustration sexuelle et performance sportive est un mythe persistant, souvent évoqué lors d’événements sportifs de grande envergure. Cependant, Carole Maître éclaircit ce point en affirmant que la frustration, qu’elle soit d’ordre sexuel ou non, est loin d’être un moteur de succès athlétique. Au contraire, c’est le bien-être général du corps et de l’esprit qui s’avère être essentiel pour exceller dans son domaine. La vie sexuelle des sportifs, lorsqu’elle est épanouie, peut donc s’intégrer harmonieusement dans leur équilibre personnel sans affecter leurs capacités sportives.
La gestion intime par les entraîneurs
Les rumeurs sur la gestion des relations sexuelles par les entraîneurs lors des grandes compétitions sont également abondantes. Néanmoins, selon la spécialiste, aucune directive spécifique sur le sexe n’est généralement émise par les entraîneurs. La présence familiale et des compagnons ou compagnes, comme on a pu le voir lors de la Coupe du monde de football au Qatar, est plutôt vue comme un moyen de maintenir l’équilibre personnel des athlètes et favoriser leur bien-être.
Les IST aux Jeux Olympiques
Un autre élément qui alimente ce fantasme est la distribution massive de préservatifs aux Jeux Olympiques. Cependant, cette pratique s’inscrit davantage dans une démarche de prévention sanitaire que comme reflet d’une augmentation des comportements sexuels à risque parmi les athlètes. Le nombre de préservatifs distribués, qui a varié à travers les différentes éditions des Jeux, est une mesure responsable des organisateurs pour garantir la sécurité des participants plutôt qu’une indication de leur activité sexuelle. Cette distribution s’efforce avant tout de prévenir la transmission des ISTs dans le cadre d’un rassemblement international.