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Une vision du sexe encore genrée… et pas si moderne
À l’ère des mouvements comme #MeToo et de l’émergence des identités non binaires et gender fluid, on aurait pu s’attendre à une vision du sexe plus égalitaire et moins attachée aux stéréotypes de genre. Pourtant, l’enquête Durex x Ipsos Digital révèle une évolution toute relative. Ainsi, 59% des Français estiment nécessaire de faire jouir leur partenaire à chaque rapport, une opinion partagée notamment par 66% des hommes contre 52% des femmes. La question de la répartition des rôles sexuels reste également un sujet divisé : 48% des répondants sont d’accord avec le fait qu’il doit y avoir des rôles dans les relations sexuelles, tandis que 43% ne le sont pas.
Quelques différences notables apparaissent selon le genre. Les hommes sont 54% à considérer qu’il devrait y avoir des rôles dans les relations sexuelles, contre 44% des femmes. La durée des rapports est jugée importante par 57% des hommes contre 34% des femmes. Quant à la pénétration, elle reste un élément central pour les trois quarts des Français (75%), avec une importance encore plus marquée chez les hommes (82%), contre 71% des femmes. Enfin, la simulation de l’orgasme démontre des différences significatives, puisque près de 4 femmes sur 10 (38%) avouent l’avoir déjà fait, contre seulement 25% des hommes.
Le porno regardé régulièrement par près d’un Français sur deux… et parfois très jeune
Personne ne l’avoue vraiment, mais la consommation de contenus pornographiques est largement répandue en France. Selon Durex x Ipsos, 48% des Français regardent des films pornographiques de manière régulière. Les hommes sont majoritairement représentés (70% contre 30% de femmes). Les jeunes ne sont pas en reste; 47% des 18-24 ans et 59% des 25-34 ans en consomment régulièrement. Cette exposition est souvent précoce : pour 28% des Français, le premier visionnage d’un film pornographique se fait entre 16 et 17 ans, mais ce chiffre descend entre 13 et 15 ans pour 47% des 18-24 ans et 43% des 25-34 ans.
Aujourd’hui, les avides de récits érotiques trouvent leur bonheur dans des trilogies comme Fifty Shades of Grey, 365 jours ou After qui battent des records de ventes. De manière générale, les œuvres pornographiques constituent une parte conséquente des loisirs numériques de la population adulte. En chiffres, cela se traduit par 17 millions de Français majeurs fréquentant au moins une fois par mois les sites pour adultes, et 3,8 millions s’y rendant quotidiennement, selon le Statista Research Department.
Porno : la mauvaise éducation sexuelle
Pourquoi les Français regardent-ils du porno? Pour deux tiers, c’est une source d’excitation et de plaisir sexuel. Cependant, certaines motivations sont plus troublantes : 18% regardent pour apprendre de nouvelles techniques et mieux comprendre la sexualité féminine/masculine, tandis que 15% le font pour passer le temps. Chez les jeunes, ces raisons évoluent sensiblement : 48% trouvent le porno excitant, 27% estiment mieux comprendre la sexualité grâce à lui, 26% souhaitent apprendre de nouvelles techniques et 23% le regardent par ennui.
L’impact du porno sur l’éducation sexuelle est d’autant plus préoccupant que 15% des Français prennent exemple sur ces contenus pour se préparer à leurs premières relations sexuelles. Parmi les 25-34 ans, ce chiffre grimpe à 25%, et chez les hommes, il atteint également 25%. Ces proportions sont inquiétantes à la lumière des contenus souvent stéréotypés et irréalistes véhiculés par la plupart des productions X. Mais qu’en est-il de l’adoption de labels éthiques ?
Labels de porno : seuls 26% des Français y prêtent attention
La prise en compte des labels éthiques dans le choix des contenus pornographiques reste marginale. Seuls 26% des Français y prêtent attention. Néanmoins, près de la moitié (46%) se disent intéressés par un porno plus diversifié, éthique et égalitaire, avec une quasi-égalité entre les genres : 48% des hommes et 44% des femmes. L’intérêt est particulièrement marqué chez les jeunes adultes, 53% des 18-34 ans étant attirés par ces labels. Malgré cet intérêt affiché, 64% des Français choisissent des films où les partenaires ont des rôles équilibrés, mais cette tendance est moins forte chez les plus jeunes (58%).
En termes d’impact, 35% des Français disent que le porno influence leur manière de faire l’amour, proportion qui monte à 46% chez les 18-34 ans. Regarder du porno à deux est une pratique moins courante, seulement adoptée par 38% des Français. La série «Your Sex, Your Way» de Durex tente de répondre à ces questions en proposant des talks sur les sexualités contemporaines, disponibles sur plusieurs plateformes numériques.
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