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Crush, situationships, applications de rencontre… le lexique et les pratiques de la gen-Z et Y en amour fascinent autant qu’elles inquiètent. Les jeunes rêvent-ils toujours de se mettre en couple ? Font-ils toujours l’amour ? Une étude de l’IFOP, parue en février dernier, avait entraîné la crainte d’une génération « no sex », où les moins de 35 ans avouaient préférer regarder une série qu’avoir des rapports sexuels. Mais qu’en est-il véritablement ? Une nouvelle enquête, nommée Envie (Ined), révèle des données inédites permettant d’appréhender un peu mieux le nouveau discours amoureux.
Une jeunesse qui dure plus longtemps
Le premier constat de cette étude portant sur les relations des 18-29 ans au cours des 12 derniers mois est que la jeunesse est aujourd’hui plus longue. Si Rimbaud écrivait en 1870 « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans », en 2024, on ne l’est toujours pas à la fin de la vingtaine ! En cause : l’allongement des études, une entrée dans la vie active plus tardive ainsi que le report de la première cohabitation conjugale et du premier enfant. La vingtaine devient ainsi une décennie d’expérimentations relationnelles où l’installation en couple n’est plus la priorité.
Des relations multiples
Le panel de relations expérimentées par les jeunes est vaste. 79% des jeunes interrogés ont connu une forme de relation lors de ces 12 derniers mois. Le couple subsiste, évidemment, les coups d’un soir aussi mais de nouveaux types émergent : sexfriend, plan cul, amitié avec un plus, flirt, aventure, situationship… 15% des personnes interrogées confient avoir expérimenté une de ces relations regroupées sous le terme de « relation suivie ». Celles-ci ont pour particularité d’être plus longues qu’une histoire d’un soir, plus brève qu’une relation de couple. En termes de sentiments, elles se situent également au centre du spectre, avec seulement 9% des concernés se déclarant « très amoureux » et 37% répondant « pas du tout amoureux ». Il s’agit donc de relations fluctuantes dans leur durée, leur intensité, comme leur définition.
Où naissent les histoires d’amour ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les applications de rencontre n’ont pas totalement révolutionné les rapports amoureux. Les lieux de rencontre hégémoniques restent similaires à ceux du passé : études, travail, surtout pour les couples et les relations suivies. Les lieux publics tels que les bars, les boîtes, les festivals émergent comme des lieux de rencontre, en particulier pour les histoires d’un soir. Quant aux applications de rencontre, elles concentrent surtout des relations d’un soir (21%) plutôt que des rencontres menant au couple (11%). Enfin, de nouveaux lieux sont investis : réseaux sociaux, jeux en ligne, lors de fête à domicile, au travers d’associations. L’amour semble ainsi capable de naître partout.
Des changements dans les rêves des jeunes
Si les modes relationnels se diversifient, le couple reste l’instance dominante concernant 79% des relations répertoriées. Cependant, celui-ci est moins institutionnalisé. Si 76% des personnes interrogées rêvent toujours de s’installer avec leur partenaire actuel, seulement 9% ont été en couple pacsé et 7% marié. Le sentiment amoureux prévaudrait ainsi sur les grandes étapes jadis cruciales. Cette diversité relationnelle s’oppose aux discours convenus, tant ceux qui présagent « la mort du couple » que ceux annonçant une génération « no sex » devenue prude ou prudente. La jeunesse contemporaine est au contraire un moment relationnel intense, qui combine des histoires éphémères, d’autres durables, des crushs platoniques comme des amitiés qui mêlent passion et connivence.
Type de relation | Pourcentage |
---|---|
Relation suivie | 15% |
Relations d’un soir via les applications | 21% |
Relations menant au couple via les applications | 11% |
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