L’enfant consent ou refuse dès ses 2 ans
Premier point et non des moindres, il est important de définir le consentement. Selon Channel Roig et Mathilde Royol, psychologues cliniciennes, le consentement consiste à donner son accord en adhérant à une demande émanant d’une autre personne. Cela nécessite que l’individu ait préalablement construit sa capacité à exprimer son propre désir face à celui qui lui est imposé. Dès l’âge de deux ans environ, l’enfant commence à se positionner et à affirmer son désaccord, marquant ainsi sa différence avec ses parents. Cela lui permet de se développer en tant qu’individu à part entière.
Lui parler du consentement dès son plus jeune âge
Pendant cette période de développement, il est recommandé de commencer à parler du consentement avec l’enfant. Dès la maternelle, lorsqu’il est confronté à d’autres autorités adultes et qu’il commence à prendre conscience de son corps, il est important de lui expliquer que personne ne peut lui imposer quoi que ce soit contre sa volonté. On peut également lui apprendre la notion de responsabilité individuelle et d’influence. De plus, il est essentiel de lui faire comprendre que son corps lui appartient et que personne ne peut en disposer à sa place. Introduire la notion d’intimité peut également l’aider à délimiter sa frontière personnelle avec autrui.
Adapter le discours en fonction de l’âge
Adapter le vocabulaire et les explications en fonction de l’âge de l’enfant est primordial pour l’enseignement du consentement. À partir de 7 ans, on peut expliquer les différents types de consentement dans les amitiés et dans les interactions quotidiennes. Il est important de souligner l’importance de respecter les sentiments et les choix des autres. Vers 10 ans, on peut aborder des sujets plus complexes tels que les pressions sociales et le consentement dans les relations amoureuses. Enfin, il est essentiel de soutenir l’enfant dans la construction de sa personnalité afin qu’il soit à l’aise pour affirmer son désir face à celui des autres.
Recommandations pour inculquer le consentement
Les intervenantes ont formulé plusieurs recommandations pour éduquer les enfants au consentement :
- Expliquer dès la maternelle que personne ne peut imposer quoi que ce soit à l’enfant contre sa volonté.
- Apprendre à l’enfant la notion de responsabilité individuelle et d’influence.
- Enseigner la notion d’intimité et de contact physique dès l’âge de trois ans, par exemple en expliquant les gestes de la toilette.
- Renforcer l’idée de l’autonomie corporelle vers l’âge de 4-6 ans en expliquant que l’enfant a le droit de refuser un contact physique, même de la part de proches ou de membres de la famille.
- Encourager l’enfant à se confier à des adultes de confiance en cas de non-respect du consentement.