La présence inquiétante des enfants de 11 ans sur les sites de rencontres
Une étude canadienne récente a révélé une réalité préoccupante : dès l’âge de 11 ans, des pré-adolescents se tournent vers des sites de rencontres pour chercher l’amour. Ces résultats sont déroutants pour de nombreux parents et soulèvent des questions sur les raisons derrière ce comportement précoce. Stéphane Clerget, pédopsychiatre, apporte des éclaircissements précieux sur ce phénomène et ses causes sous-jacentes.
Un lieu pour trouver un flirt selon leurs critères
L’étude en question a analysé des résultats d’une recherche américaine portant sur le développement cognitif du cerveau chez plus de 10 000 enfants âgés de 11 à 12 ans. Plus de 250 enfants de 11 ans ont avoué avoir déjà utilisé des sites de rencontres pour trouver un flirt correspondant à leurs critères. Les résultats montrent que ce comportement est majoritairement observé chez les petits garçons et les jeunes s’identifiant comme appartenant à la communauté LGBTQIA+. Effectivement, ces jeunes seraient 13 fois plus enclins à se tourner vers ces applications pour trouver un partenaire adapté à leurs préférences.
Tranche d’âge | Utilisation des sites de rencontres |
---|---|
11 ans | 250 enfants |
Homosexuels/Bisexuels | 13 fois plus fréquente |
Une solution pour les jeunes homosexuels ou bisexuels
Consulté sur le sujet, Stéphane Clerget explique que cette tendance n’est pas surprenante. Selon lui, à 11 ans, certains pré-adolescents commencent à développer une vie amoureuse, bien que déclarer sa flamme soit plus délicat pour ceux qui se reconnaissent dans l’homosexualité. Ainsi, les sites de rencontres se présentent comme une solution pour ces jeunes qui font face à des difficultés supplémentaires pour exprimer leurs sentiments dans le cadre scolaire. Clerget souligne que, bien que les pré-ados LGBTQIA+ s’affirment davantage, les risques de harcèlement et d’agression les poussent à rechercher un partenaire en ligne plutôt que dans leur environnement immédiat.
Les risques de pédocriminalité en ligne
L’étude insiste néanmoins sur un aspect préoccupant : les risques de pédocriminalité. Même si le nombre de jeunes sur ces sites demeure faible et est motivé par des intentions sincères, ces plateformes sont sujettes à la présence de prédateurs sexuels. Ces derniers pourraient voir en ces jeunes utilisateurs des proies faciles en raison de leur naïveté. Face à ces dangers, les chercheurs recommandent une vigilance accrue sur l’utilisation des réseaux par les enfants. Ils conseillent également une discussion ouverte avec les pré-adolescents sur les risques en ligne et les enjeux de leur vie amoureuse. Le Dr Clerget propose d’aller au-delà de l’interdiction en luttant activement contre l’homophobie au collège et en parlant plus ouvertement des relations amoureuses entre personnes du même sexe pour assurer un environnement plus égalitaire pour tous.