Le Dad Blessing: comment la sacralisation du père affecte-t-elle la charge mentale des mères ?
Le Dad Blessing, également connu sous le nom de la sacralisation du père, est un phénomène qui consiste à applaudir les papas qui participent activement à la parentalité, en prenant notamment soin de leurs enfants, comme donner le biberon ou changer une couche. Si cette pratique peut sembler mignonne, elle cache en réalité un double standard de la parentalité, qui pèse sur les mères. La société considère en effet que s’occuper de ses enfants est naturel pour une maman, une affirmation qui est très loin de la vérité.
Le mythe de l’instinct maternel est en effet très tenace, comme l’a rappelé Illana Weizman, sociologue et autrice de « Ceci est notre post-partum ». En effet, quoique les mères fassent, cela est souvent perçu comme normal car cela viendrait naturellement. Le père, quant à lui, est souvent encensé pour ses actions, renforçant ainsi la charge mentale des mères.
Le compte Instagram @oui_mais_tu_es_la_maman illustre parfaitement ce double standard, avec des phrases telles que « Tu as de la chance, il t’aide… » ou « Il n’a pas le temps, il travaille, lui. ». Des phrases qui sont à la fois culpabilisantes pour les mères et infantilisantes pour les pères.
Des inégalités domestiques persistent
Le Dad Blessing donne l’impression que les inégalités domestiques se sont réduites, notamment en ce qui concerne les tâches parentales. Cependant, cela n’est pas toujours vrai dans la réalité. En effet, selon une étude de l’Ifop de septembre 2022, 78% des mères avec un enfant de moins de trois ans se lèvent plus souvent la nuit que leur conjoint.
De plus, selon une enquête de la plateforme de réservation médicale Doctolib, 85% des rendez-vous chez le pédiatre sont réservés par des femmes. Cette charge mentale supplémentaire pèse sur les mères, qui sont souvent confrontées à une inégalité importante.
Congé co-parent pour une égalité réelle
Pour remédier à cette situation, une solution pourrait être la mise en place de congés co-parents, de même durée que le congé paternité, obligatoires et bien rémunérés. Ce serait un premier pas vers une véritable égalité entre les parents, qui pourrait réduire la charge mentale des mères et encourager les pères à s’investir davantage dans la parentalité.